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LE MESSAGE SECRET DES DERMATOSES
Comme tous le savent probablement, la dermatose réfère à toute affection de la peau. Dès lors, il importe de bien comprendre le rôle de la peau qui recouvre l’ensemble du corps humain. Justement, cette enveloppe recouvre le corps tout entier, comme la membrane recouvre une cellule, afin de protéger des impuretés du monde ambiant, des chocs. Elle permet également les échanges avec le monde extérieur, porte le tact ou sens du toucher, révélant les degrés du froid et du chaud, comme tous les changements atmosphériques. Elle assure une imperméabilité relative à l’eau et aux microbes, elle produit la sueur qui régularise la chaleur du corps, en plus d’assurer une part de la respiration. On lui connaît d’autres rôles, mais le plus important c’est qu’elle met en relation avec l’environnement et le Cosmos. Elle engendre l’opacité qui permet de participer au monde concret, mais obnubile jusqu’à un certain point la conscience. Elle prolonge le rôle du système pileux qui porte les antennes du corps. Aptitude à se protéger des agressions extérieures; de cicatriser ses plaies et de se reconstruire; de se tirer de ses traumatismes. Aptitude à entrer en relation : à toucher et à se laisser toucher.
En rêve, la peau apparaît comme le voile du moi intime qui établit une frontière physique avec le monde ambiant. Elle peut révéler le point jusqu’auquel on laisse quelqu’un s’approcher ou la qualité d’une réalité que l’on confronte. Elle peut indiquer qu’on se sent superficiel, vide ou que l’on est timide.
Les affections de la peau mettent en évidence un sentiment d’insécurité : sentiment d’être menacé dans son individualité; désir d’autopunition; désir infantile d’attirer l’attention parce qu’on peine à gérer sa vie de manière autonome. Elles peuvent encore provenir d’une opacité à toute réelle conscience : on s’explique ses travers par des mensonges ou des illusions; on dépend trop du regard d’autrui, d’où on ne sait pas établir ses limites; on se ferme à certaines influences qui pourraient aider; peur des contacts physiques ou intimes, comme les gestes de tendresse, les caresses, les cajoleries; manque de protection par rapport à son environnement. La peau boutonneuse dénote un refus de sa personnalité ou de son individualité; le mépris de soi; le manque de respect pour son être, les manque d’appréciation personnelle. On se croit tous les défauts. On se rejette pour avoir été critiqué ou infériorisé. La peau grasse traduit un besoin d’espace. On se sent envahie ou on cherche trop à répondre aux besoins des autres. La peau moite exprime la nervosité et l’insécurité. La peau rugueuse dénote de la rudesse dans ses rapports avec les autres, la rigidité de caractère, le désir de rester comme on est, de ne pas se changer pour plaire. On ne sent pas le besoin de se faire gentil pour être aimé. La peau sèche éclaire la solitude, le manque d’amour, un sentiment de tristesse. On se donne peut et on reçoit peu.
Le sujet qui est porté à s’arracher des morceaux de peau révèle son sentiment de honte ou de culpabilité ou son manque d’acceptation de lui-même. On voudrait changer de peau pour devenir quelqu’un d’autre. On croit impossible de réussir sa vie telle qu’on est. On voudrait moins ressentir les choses ou mieux les ressentir.
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Dans ce contexte, l’acné révèle un sentiment de rejet, la dénégation de ses droits, un sentiment de honte ou de culpabilité, la peur, le désir de se couper des autres pour ne pas être approché, la propension à la comparaison dévalorisante, le rejet de son sexe, l’ardeur juvénile, l’incapacité d’affirmer son individualité, un traumatisme relevant d’un bouleversement des cadres de l’enfance, un manque d’estime de soi, une peur sourde et latente des autres, une agressivité retournée contre soi-même, la crainte de perdre la face et d’être mal jugé. Toute éruption de boutons souligne un problème de santé, généralement lié à la mauvaise alimentation ou à une piètre hygiène. Sinon, elle peut éclairer une grande solitude morale, un chagrin d’origine affective, un sentiment de culpabilité, une dévalorisation de soi, une réaction à son milieu ou à son environnement.
L’allergie fait ressortir une intolérance à quelque chose; une personnalité faussée; l’impressionnabilité; ce qu’on n’accepte pas; ce qui éveille un souvenir malheureux ou nostalgique; la difficulté de contact avec les autres; l’incapacité de donner ou de recevoir de l’affection; la phobie, par exemple la peur de la souillure; le dérangement émotif. Quoi qu’il en soit, on vit un événement qui évoque un fait triste ou pénible d’un lointain passé. Difficulté à s’insérer dans la vie telle qu’elle est ou d’accepter le monde extérieur tel qu’il est, parce qu’on les conçoit comme menaçants ou dangereux. On joue à l’agresseur (on veut bouter le mal dehors) ou à la victime (on subit le mal qui est fait). L’allergie au froid trouve souvent son explication dans la peur de la mort ou de la solitude, la peur d’une perte quelconque ou un sentiment de grande solitude intérieure. L’allergie au soleil peut provenir du fait qu’on se sent coupable de s’offrir du repos, de ne rien faire, de prendre des vacances, parce qu’on se sent alors inutile ou irresponsable.
La couperose peut rappeler une incapacité d’assimiler les nouvelles idées, la confusion dans la conscience. Souvent le résultat de l’abus d’alcool ou de produits acides, elle peut également révéler de la tension, de la morosité, le désir de s’enlaidir pour écarter les autres ou pour éviter d’être touché.
Les démangeaisons tiennent de la nervosité et elles peuvent avertir de la préparation d’un état morbide. Tracas et contrariétés; relations conflictuelles; suspicion d’autrui; propos désobligeants; insatisfaction; remords, autopunition. Sentiment de culpabilité; agacements intérieurs; dérangements inconscients; irritabilité. Anxiété ou impatience, surtout face à ce qu’on fait. Exaspération. Impression de perdre son temps ou que le temps s’étire indûment. Rien ne va assez vite. On craint de ne pas s’y prendre à temps. On se sent incapable de prendre une décision. On est déchiré entre des choix d’égale valeur ou signification. À vrai dire, le prurit peut couvrir les insatisfactions vitales comme les frustrations, les déceptions, les regrets, les remords, le sentiment d’échec, le sens de l’erreur. Autopunition suite à un sentiment de culpabilité ou d’impureté. Agacements intérieurs diffus; forte réaction à un vécu récent; dérangement inconscient. Irritabilité.
Les ecchymoses éclairent les petits chocs de la vie qui affligent plus qu’on ne veut le laisser croire, tout en traduisant son inadéquation à la causalité, sa difficulté à reconnaître que tout choix entraîne une conséquence agréable ou désagréable et qu’on est le seul coupable dans tout ce qui arrive, d’où il devient immature de nier ses torts et de les projeter sur autrui. À moins que, à cause d’une conscience morale impérieuse, on se sente coupable de tout et de rien. Désir d’autopunition qui amène à se heurter à des objets. On ne tient pas compte des petits avertissements de la vie.
Pour sa part, l’eczéma exprime la somatisation des peurs et des sentiments à fleur de peau, d’une grande émotivité contenue, d’un sentiment d’insécurité, de l’incertitude, du repli sur soi, de l’inquiétude affective (jalousie ou accaparement), de la peur d’être abandonné ou mis de côté, de la division intérieure. Individualisme profond, personnalité blessée, irritabilité réprimée, querelles fréquentes, sentiment de rejet provenant de l’enfance. Anxiété permanente. Qu’est-ce qui agresse dans une situation affective? Les éruptions cutanées surgissent souvent d’une réaction de défense du corps contre des agressions à sa personnalité qui provoquent de l’angoisse : conflit profond, difficulté à conformer la réalité à ses désirs, frustration entraînant une compensation, entrave à la circulation des énergies.
Toute excroissance cutanée fournit une piste relative à tout ce qui relève de l’exagération et de l’encombrement dan son comportement : esprit maniaque; entretien de ses blessures; sens des valeurs faussé; prétention et orgueil; désir d’attirer l’attention.
Le furoncle peut diversement attirer l’attention sur une attitude de colère bouillante, d’agressivité débordante, de putréfaction intérieure, de pensée malsaine. Il accompagne souvent un esprit inconsciemment tyrannique.
Les gerçures peuvent trahir un schème de valeur inadéquat qui commence à se miner, qui s’effondre sur lui-même.
L’herpès buccal, appelé «feu volage» en Europe, mais «feu sauvage», au Canada, trahit la colère restée sur les lèvres à cause de la frustration qui découle de l’inassouvissement de ses désirs, de s’être engagé dans un processus qui n’a pas comblé ses attentes. Antipathie; esprit de concurrence ou rivalité; envie ou jalousie; difficulté à partager; sentiment de honte; mésestime de soi; contacts préjudiciables. Quant à l’herpès sexuel, il rappelle la culpabilité d’avoir cédé facilement aux avances d’un partenaire, d’avoir accepté des relations sexuelles uniquement pour le plaisir, de ne pas respecter son désir de se donner à un être qu’on aime profondément dans l’exclusivité et la fidélité sexuelles. Il est donc lié à des culpabilités sexuelles diverses.
Les infections trahissent une explosion de mécontentement : irritation, colère, désagrément, déception, émotions refoulées, pensées sombres. Impuissance à réagir à une agression ambiante. Difficulté à s’exprimer. Négation de ses difficultés. Fuite de ses responsabilités. Morbidité intérieure. Parasitage subtil.
L’inflammation de la peau appelle à se poser la question : «Mais qu’est-ce donc qui, en moi, active le feu du ressentiment, de la frustration, de la déception?»
Le kyste devrait faire songer à l’entretien d’une boule de peine, à un menu chagrin, à un choc émotif soudain, à une blessure intime qu’on dorlote et entretient. Pensées intimes infâmes. On n’a pas réussi à faire ce qu’on aurait souhaité. On s’adonne à un travail qui n’apporte aucune satisfaction. On dévie ses énergies. Petit centre intérieur de putréfaction qu’on ne veut pas reconnaître et cherche à assoupir et à enrober pour qu’il échappe à la conscience.
La lèpre enseigne qu’un mal qui renaît sans cesse par mésusage de son libre arbitre. Corruption intérieure, pollution des idées ou de la conscience. Gangrène de l’âme.
On peut relier les divers types de lupus au désir d’autodestruction, au mal de vivre, à la dépendance qui va jusqu’au parasitage, à moins qu’on se laisse soi-même parasiter.
Les petites mutilations expriment une perturbation psychique consécutive à une expérience présumée dangereuse ou angoissante. Souvent compulsives, comme le fait de s’arracher les poils, de se ronger les ongles, de manger ses cuticules, elles précisent un désir d’autopunition : volonté de s’enlaidir pour écarter les autres; sentiment de disqualification qui donne un sentiment de petitesse ou d’infériorité; sentiment de ne rien valoir aux yeux des autres. À moins qu’on s’en serve comme moyen d’attirer la pitié.
Le psoriasis semble s’associer à la réaction à une agression réelle ou présumée. Insécurité émotive. Certitude d’être mal traité ou injustement traité. Contrariétés affectives ou émotives. Sensibilité exagérée. Manque de maîtrise de soi. On ne se sent pas respecté dans ses désirs ou ses besoins. On n’aime pas son travail ou ses activités actuelles. On se sent obligé de tout faire, s’imposant une surcharge de travail. On répond trop aux attentes des autres au mépris de son bien-être. On cherche constamment à être apprécié, aimé, estimé, bien capable d’acheter l’amour des autres. On craint d’être blessé par son entourage. On a été dévalorisé dans son passé. On se laisse facilement culpabiliser sans réagir. Hypersensible, on mène une vie à fleur de peau, incapable de se blinder aux contrariétés. On justifie sa difficulté de contact avec le monde et on évacue la tension que l’on ressent.
La pyohémie, soit la suppuration d’une plaie, évoque la stagnation des énergies qui engendre la putréfaction intérieure dans un repli de la conscience. Pensées délétères ou préjugés tenaces.
Les rides représentent les sillons que l’aigreur ou l’acidité du caractère présentent au monde terrestre. Les chocs en retour de ses attitudes corrosives. La succession des apparences sur lesquelles on pose un regard erroné, exagérément sérieux ou sévère. Le caractère vieillit, l’intérieur s’assèche et on résiste de plus en plus à la vie. Manque de spontanéité; perte de l’esprit d’enfance; fermeture à la nouveauté; cercle vicieux des habitudes et des relations coutumières; sédentarité.
La sclérodermie dénote une dureté exagérée avec soi-même. Profondément blessé dans le passé, on s’est endurci pour survivre ou se protéger de son entourage. Rage face aux autres et aux événements, en dépit de sa nature renfermée. Être exigeant avec lui-même et les autres. On ne sait rien se passer.
L’urticaire fait ressortir les petites peurs cachées; exagération d’une situation; impulsivité, impatience, agressivité. Réaction à une situation qu’on ne peut plus supporter, tellement elle brûle ou indispose, mais pour laquelle on ne trouve pas de solution.
Les verrues, ces tumeurs virales bénignes de l’épiderme, rappellent un chagrin ou une rancœur qui empêchent de voir les beautés de la vie en soi et autour de soi. Barrière pour prévenir la nécessité de donner ou de recevoir. Culte de la laideur ou de la malpropreté. Parasitage subtil. Sentiment de culpabilité. Mépris de soi-même. Manque d’estime de soi. Les verrues plantaires expriment un sentiment de rejet, particulièrement du père ou géniteur.
Le vitiligo peut surtout chercher à identifier la honte de sa conduite sexuelle. Il peut encore traduire une haine sourde ou l’antipathie contenue. Déception profonde qu’on tente de garder refoulée ou réprimée. Résultat d’une intoxication du foie.
Enfin, puisqu’il n’est pas pensable de traiter de tous les problèmes cutanés, ajoutons que le zona insiste sur de la nervosité provenant d’une incertitude prolongée; irritabilité foncière; courts-circuits émotifs. Piètre assimilation d’un événement qui a blessé sa sensibilité ou qui a mis les nerfs à fleur de peau.
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