-
ES PIÈGES SOURNOIS D’UNE RELATION EMPOISONNÉE
Comme il faut de tout pour faire un monde, ce principe impliquant des degrés d’affinités divers qui vont de l’admiration béate à l’opposition absolue, nul ne peut s’empêcher d’attirer sporadiquement dans son environnement des personnes infiniment déplaisantes aux visions irréconciliables, quel que soit le moyen qu’il prenne pour y arriver.
Parmi elles, les personnalités toxiques représentent probablement les pires spécimens pour illustrer les déficiences que peuvent comporter les relations humaines parce qu’elles tentent toujours d’attaquer par l’apparent défaut de la cuirasse pour se rehausser dans leurs propres perceptions, mais en tentant de miner la confiance et l’estime d’eux-mêmes des autres.
On gagne à savoir que ces personnes n’ont pas d’autre but que de se dénicher une victime, de préférence bien en vue, pour mousser leurs intérêts, la seule intention qu’elles portent dans toute intervention, dans leur désir de contrôler autrui, de les manipuler, de les exploiter en profitant d’un moment de faiblesse ou d’une infériorité présumée. Autrement dit, elle se cherche quelqu’un pour faire des personnalités, soit à qui faire un reproche direct, le visant par une allusion déplaisante, une critique acerbe, un blâme formel, afin d’échapper, du moins temporairement, à un dilemme de leur propre existence.
En général, surtout si elles sont le moindrement démunies intellectuellement, elles n’attaqueront pas sur les valeurs d’un autre ou sur le contenu de sa pensée, mais sur ses traits de caractère et sa conduite présumée, même si elles ne le connaissent ni d’Ève ni d’Adam. Et, quoi que leur proie puisse rétorquer, avec preuves à l’appui, pour leur faire comprendre leur méprise, sans scrupules, elles feront dévier le débat allant jusqu’à se servir de vos arguments pour vous démontrer que, ne correspondant pas à leurs perceptions, il ne peut s’agir que de rationalisations ou de justifications pour vous éviter d’accepter la vérité qui, bien sûr, se résume à leur vision étriquée de la vie qui, pourtant, ne sert qu’à monter les détails en épingle et à distiller leur fiel à tous vents.
Car, à moins d’être tout à fait démentes ou minables, elles ne s’attaquent jamais à une personne faible, n’y trouvant rien à gagner. Elles se mettront plutôt en quête d’une personne solide, car, plus elles parviendront à faire de ravages dans sa vie, en la sabotant, se faisant impérieusement, en tout, juge et partie, pour lui éviter de connaître la réussite, plus elles se sentiront fortes et savoureront leur victoire.
En présence d’êtres aussi mesquins que méchants et déterminés, qui ne cherchent qu’à discréditer et abattre, à travers des arguments doux-amers — parfois même flatteurs, pour mieux masquer leurs intentions perfides, fondées sur des motivations louches, souvent à cause d’un complexe d’infériorité, d’une grande prétention morale ou d’un grand orgueil spirituel — il n’est pas facile pour l’attaqué de garder sa sérénité et sa présence d’esprit, car il se retrouve soudainement pris dans un tourbillon d’attaques et d’insultes auxquelles il n’était pas préparé.
Pourtant, il lui faut en toute hâte faire preuve d’impartialité et d’objectivité pour rester autant hors de la tourmente que de l’opposition, une confrontation des valeurs inutile, ce qui ne ferait qu’envenimer le mal et encourager ses agresseurs, leur donnant comme raison, du fait qu’il épouserait leur logique ou, à l’inverse, leur incohérence. En pareil cas, celui qui se laisserait ébranler, laissant son respect à leur égard mis en cause, témoignerait qu’il porte un ego aussi ample que celui de ses assaillants. Il convient davantage qu’il se retire complètement du débat, refusant tout partage d’arguments, laissant l’autre à ses conceptions étroites, le résultat de sa fermeture d’esprit et de son manque de conscience, pour recourir à l’arme supérieure, le rayonnement amoureux, la seule qui puisse, par son intensité irrépressible, finir par harmoniser la situation, amenant l’autre à s’illuminer ou à s’écarter définitivement.
Mieux encore, il gagnerait à considérer de telles attaques violentes, souvent imprévues, comme des compliments, soit comme des confirmations à rebours de sa valeur puisque, au fond, dans un appel à l’aide maladroit, peut-être désespéré, ces personnes ne cherchent qu’à savoir, pour se rassurer, si elles se confrontent à une statue de sel plutôt qu’à une œuvre de bronze solide ou d’acier trempé.
***
Quoi qu’il en soit — une fois n’est pas coutume — comme il y a plus de vérité dans plusieurs têtes que dans une, soulignons qu’Émilie Caillau, que je viens de découvrir, a très bien résumé avant moi le dilemme d’une telle relation, qu’elle soit amicale ou plus distante, dans un article intitulé : «Comment reconnaître une relation toxique». Après planté succinctement le contexte d’un tel genre de relation, elle invite à se poser quelques bonnes questions afin de s’aider à l’identifier objectivement. C’est ainsi qu’elle tient son propos…
«On a beau connaître cette personne et la fréquenter depuis une dizaine d’années, on ressent comme un malaise auprès d’elle. Il arrive que l’on s’entoure sans le savoir de relations négatives qui nous empoisonnent la vie à petit feu. Peur de l’échec, d’être rejeté, jugé. Les raisons sous-jacentes à cette “mauvaise fréquentation” sont multiples et souvent inconscientes. Apprendre à identifier cette relation toxique peut nous épargner du stress inutile. On fait le test ! Cette personne est-elle bienveillante envers moi ? Me fait-elle du bien ou au contraire nuit-elle à mon équilibre ? Pour le savoir, faites le bilan de toxicité relationnelle en répondant aux questions qui suivent. Si vous répondez oui à au moins un tiers d’entre elles, c’est que vous êtes probablement prisonnière d’une relation toxique. Vous savez alors ce qu’il vous reste à faire : fuir gentiment!
-
Est-ce que la personne vous critique et vous dévalorise en permanence?
-
Est-ce que la personne vous agresse régulièrement physiquement et verbalement?
-
Est-ce que cette personne est alcoolique ou droguée et vous met dans des situations où vous vous sentez mal à l’aise, où vous avez peur ou honte?
-
Est-ce que cette personne est très déprimée et vous met systématiquement à contribution ? Vous sentez-vous responsable ? Vous vous sentez obligé de prendre soin d’elle?
-
Avez-vous peur que cette personne vous rejette si vous ne faites pas comme elle veut ? Si vous exprimez vos sentiments?
-
Trouvez-vous que cette relation est abusive et destructive?
-
Avez-vous peur de blesser cette personne si vous affirmez votre choix de vie?
-
Avez-vous peur que si cette personne vous connaissait vraiment elle arrêterait de vous aimer?
-
Avez-vous honte de réussir vis-à-vis de cette personne?
-
Êtes-vous perfectionniste à outrance?
-
Est-il difficile pour vous de vous détendre ou de passer un bon moment avec cette personne?
-
Avez-vous des réactions émotionnelles ou physiques intense après avoir passé ou anticipé de passer du temps avec cette personne?
-
Avez-vous peur d’être en désaccord avec cette personne?
-
Cette personne utilise-t-elle le chantage affectif et la culpabilité pour vous manipuler?
-
Cette personne se sert-elle de l’argent pour vous manipuler?
-
Vous sentez-vous responsable des états d’âme de cette personne ? Si elle ne va pas bien, pensez-vous que c’est de votre faute?
-
Avez-vous l’impression que, quoi que vous fassiez, ce n’est jamais assez bien pour cette personne?
-
Entretenez-vous l’espoir qu’un jour cette personne change?
Crédit de l’article : Émilie Caillau: http://www.topsante.com/forme-et-bien-etre/mieux-vivre/moi-et-les-autres/comment-reconnaitre-une-relation-toxique-64187. Merci à l’auteur!
© 2014-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ). Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde. Publié sur : www.larchedegloire.com. Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.
-
-
Commentaires